Sujet: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Dim 22 Fév - 17:23:05
Lucrecia Crescent
~Madness could be my reason to stay~
  Le temps n'avait plus d'importance. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'elle vivait ainsi, hors du temps, sans même avoir conscience qu'il continuait de s'écouler sans elle. Pour elle, l'horloge du monde s'était arrêté le jour où on lui avait pris son fils et tout perdit son sens lorsqu'elle parvint à sauver l'élu de son cœur … Ce jour-là, la dernière atrocité qu'elle commit répara au moins une des autre, car Vincent avait survécu … Au prix de devenir l'hôte d'un démon né du courant impure de la planète. Le véritable monstre était bien celui qui en créait d'autres. Alors, derrière son joli minois et son sourire d'ange, derrière ce regard profond qui lui donnait un air presque mystique, Lucrecia Crescent était sans doute le pire de tous. Et le sort le lui rendait bien.
De retour en ce monde, elle avait perdu bien des choses. S'étaient perdus dans le temps : son rire, sa légèreté, son enthousiasme naturel mais aussi sa raison et ses rêves. Aujourd'hui, la scientifique n'était plus qu'un fantôme hanté par d'autres fantômes. Heureusement, elle n'avait perdu ni ses connaissances, ni cette intelligence qui lui avait permis de percer aussi vite dans la communauté scientifique de la Shinra. Cette même 'intelligence' ou du moins sa fierté qui l'avait fait aussitôt redescendre plus bas que terre pour l'y cantonner. C'était son amour propre qui avait tout déclenché puis, par la suite, ce fut d'en maquer qui acheva le funeste dessein du monde. Comme si quoi qu'elle ait fait, rien n'aurait changé … Elle aurait provoqué tout cela quoi qu'il arrive. C'était plus facile de penser ainsi. De penser à une fatalité, comme si le destin, comme si quelque chose avait décidé à votre place … Comme si vous n'étiez qu'un instrument, que vous n'étiez pas vraiment responsable. Mais elle l'était. Elle refusait de penser que l'on ait pu décider pour elle. C'était elle qui avait fait tous ces mauvais choix. Elle qui avait tout provoqué.
Alors elle travaillait dure. Elle voulait tout réparer. Sauver ce qui pouvait encore être sauvé, guérir ce qui pouvait encore être guéri …. faute de ne pouvoir ramener à la vie tout ce qui avait dépérit. La vie est un cadeau qu'elle ne méritait pas, alors elle s'efforçait de faire en sorte qu'elle n'en soit pas un. Elle travaillait sans relâche, sept jours sur sept, au moins vingt heures par jour. Elle ne fermait l’œil qu'un jour sur deux ou trois, il lui était même arrivé de ne pas dormir pendant un peu plus de quatre jours d'affilés, à ne faire que travailler, avant de finalement s'effondrer. On lui avait assigné des collaborateurs qui étaient plus là pour la surveiller qu'autre chose. En fait, elle ne faisait même pas attention à eux. Elle ne distinguait d'eux que de vagues silhouettes, de discrètes présences éphémères dont elle oubliait vite l’existence. Dans ce laboratoire sous-terrain, il n'y avait en réalité qu'elle et les fantômes de son passé.
Avec le matériel qu'on lui avait fourni en arrivant à Corel, elle multipliait les testes. En attendant les résultat de tel ou tel projet, elle allait travailler sur un autre. Le travail ne manquait pas, contrairement aux effectifs. On peut dire qu'avec une telle Lucrecia dans ses rangs, Rufus allait faire de sacrées économies en salaire … puisqu'il ne la payait même pas et qu'elle abattait la tâche de toute une équipe de scientifique à elle seule.
Un jour, qu'elle étudiait le dossier sur le Projet Phénix, et plus particulièrement le sujet 23, elle constat plusieurs choses. De un, elle ne pouvait pas passer à côté : le nom de la donneuse. Sélès Shinra … C'est vrai, sa vieille amie avait épousé cette ordure. C'était plutôt surprenant … Elle qui était pourtant si douce et du genre à ne pas se laisser faire … Mais elle se demanda également comment elle en était arrivée là. À elle aussi donner son enfant en pâture à une sombre expérience scientifique … Oui, car, étant partie la première, Lucrecia ignorait que son amie avait perdu la vie quelques années plus tard. Elle avait bien senti sa présence dans le lifestream une ou deux fois, mais comme elle était plus occupée à chercher son fils ou à veiller sur Vincent qu'autre chose, elle n'y avait pas vraiment fait attention. C'était comme un rêve dont on a du mal à se souvenir.
Autre chose lui sauta aux yeux. Le code génétique des cellules qui avait été greffé à l'embryon en formation. Lucrecia connaissait bien ce procédé, pour qu'Hojo l'ai utilisé sur elle. Mais cette fois, ces cellules n'étaient pas de Jenova mais … d'une personne qu'elle connaissait bien. Vincent. Et plus précisément, les cellules de Vincent contenant celles de Chaos. Hojo avait repris ses projets sur Chaos et Omega pour créer cette enfant, voilà pourquoi son projet était aussi secret au sein même de Deepground qui était eux-même un organisme secret. Vincent …
— Je ne voulais pas te perdre …
Tels étaient les murmures qui lui échappaient sans prévenir alors qu'elle travaillait. C'est comme si, en analysant ses projets, elle revivait en boucle chaque instant de sa vie. Elle était constamment ailleurs, déconnectée de la réalité. Ses yeux se posaient sur vous sans vous voir, parfois même, ses lèvres s'étiraient sans vous sourire et sa voix formulait des mots sans vous parler … Son attitude en avait surpris plus d'un. Il faut dire qu'il était plutôt inquiétant de travailler tranquillement dans son coin, en silence et qu'une folle furieuse se mette à vu hurler dessus des paroles du genre « C'est faux, c'est faux ! » ou « ça ne concerne que moi ! » ou encore « rend-moi mon fils ! » et qu'aussitôt après elle retourne travailler comme si rien n'était. Ou qu'elle vous regarde droit dans les yeux, là encore, sans que ce ne soit vous qu'elle voit, mais qu'elle n'en lance pas moins des « Tu sais que … tu as les même yeux que ton père ? » et des « Tout est de ma faute, je suis désolée. »
Autrefois, le nom de Lucrecia suffisait à évoquer un sentiment de tendresse, de douceur à ceux qui la connaissait. Tout le monde avait un bon souvenir de la douce et charmante Lucrecia … Sauf peut-être ce bon vieux président Shinra. Aujourd'hui, son nom était associé à « la folle du -3 » , étage où se situait son laboratoire. Personne n'appréciait de la fréquenter. Pourtant, on lui avait fait parvenir des traitements qui l'aidaient à moins divaguer, mais cela ne la rendait pas plus lucide, elle n'en prit qu'une journée et elle ne s'était jamais senti aussi amorphe. Ces médicaments bridaient totalement son esprit, et si elle ne divaguait presque plus, cela bloquait également ses capacités de raisonnements, si bien qu'elle devenait bonne à rien. Sans cela, elle avait peut-être des hallucinations en tout genre et parlait peut-être dans le vide avec quelques crises de démence, mais au moins, son esprit créatif scientifique était fructueux.
Elle ignorait donc totalement combien de temps il s'était passé depuis qu'elle était arrivée là, ni quel moment de la journée on pouvait être, mais ce jour là, elle travaillait sur une machine assez particulière. Elle s'était servie de l'ancien réacteur mako pour mettre en place une sonde reliée à une console qui mesurerait les fluctuations de la rivière de la vie. Ainsi, elle espérait pouvoir rendre possible la prédiction de certaine catastrophe comme des éruptions de Lifestream ou même l'apparition de nouvelles Armes … ou encore détecter le rejet des âmes qui semblaient devenir plutôt fréquent. C'est alors qu'elle effectuait quelques réglages qu'elle sentit le froid du cuir se déposer sur sa main. Une voix grave et familière résonna.
— Vous devriez vous ménager, jeune fille.
Elle releva les yeux vers un visage doux et familier. Un sourire habilla aussitôt ses lèvres.
— Docteur Valentine …
Les apparitions de Grimoire survenaient souvent comme les interventions d'un ange gardien bienveillant, ce qu'il avait toujours été pour elle de son vivant. Elle observa longuement ce visage tout droit sorti de son esprit alors que la sensation de la main gantée qui étreignait la sienne s'effaçait petit à petit. Elle secoua doucement la tête.
— J'ai bientôt fini, mais je dois retourner au réacteur pour les derniers réglage. — Bientôt fini ? Je crois que tu oublies quelque chose …
Elle regarda la console qu'elle était en train de régler, ses yeux parcourant la montagne de files qu'elle était en train de manipuler. Elle était sur le point de refermer la trappe quand Grimoire était intervenu, et il n'intervenait jamais au hasard. Elle avait manqué quelque chose … Après un examen minutieux, la main de Grimoire tapota la zone où figurait une erreur. La jeune femme sourit en trouvant ce qui clochait et s'empressa de régler cela.
— Depuis combien de temps n'as-tu pas dormi ? — Peu importe. Je dormirais lorsque tout sera fini. — Prends garde, tu sais comment ça fini quand tu te précipites …
A ces mots plus sombres, elle releva les yeux vers lui. Il souriait, mais il commençait à disparaître doucement, emporté dans une vague d'orbe aux couleurs du lifestream. Aussitôt, son cœur se déchira son regard se chargea de ce tourment infini, luisant de désespoir.
— Docteur Valentine ! S'exclama-t-elle d'une voix brisée.
Plus rien. Il avait disparut. Mais cela faisait bien longtemps qu'il avait disparu … Ne prenant jamais à la légère les avertissements de telles apparitions qui, pourtant, ne venait que d'elle, la scientifique procéda alors à de nouvelles vérifications qui lui permirent de détecter plusieurs anomalies qui auraient pus poser problème. Cloîtrée dans son monde onirique, elle ne faisait une fois de plus pas attention à ce qui pouvait l'entourer. Mais le silence régnait, elle était seule dans le laboratoire … jusqu'à ce que la porte derrière elle ne s'ouvre …
— Vous aviez raison, docteur Valentine … murmura-t-elle, sans prendre garde à la personne qui venait de rentrer.
Dernière édition par Lucrecia Crescent le Mer 25 Fév - 0:47:21, édité 2 fois
Veld
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Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Mar 24 Fév - 15:34:21
LUCRECIA & VELD
A real friend is one who walks in when the rest of the world walks out
Seule une petite poignée de personnes savaient que Veld logeait désormais à Corel. Ce choix de résidence s’alignait bien avec sa volonté de rester proche du centre des activités des turks et de la Shinra. Il était régulièrement informé sur tout ce qu’il se passait et se chargeait en contrepartie de lui-même fournir les informations qu’il récoltait lors de ses expéditions solitaires. Ces échanges étaient aussi fructueux que nécessaires. Ainsi tenu dans la confidence, Veld apprit même qu’une vieille connaissance à lui avait été mise au service de Rufus. A sa grande surprise, Lucrecia travaillait effectivement dans les sous-sols du nouveau quartier général et, d’après ce qu’on lui avait dit, elle s’épuisait à la tâche. Tout semblait paradoxal dans les informations qu’on lui avait fournies. D’un côté, on disait qu’elle n’avait pas eu le choix, de l’autre, on affirmait qu’elle s’était absorbée elle-même dans un labeur presque inhumain et qu’on ne lui aurait pas imposé… pas à ce point, pour le moins. Veld connaissait un peu mieux Rufus et si ce dernier était effectivement assez opportuniste pour profiter de ce qu’on pouvait lui donner, il n’irait pas jusqu’à abuser des services de quelqu’un au point d’en affecter sa santé, d’autant plus que celle de Lucrecia n’était déjà pas au mieux. Dans des temps plus anciens, même les ouvriers exploités des mines de Corel travaillaient moins d’heures ! Veld songea d’ailleurs que l’importance que l’on donnait au travail de la scientifique était sans doute exagérée car il lui semblait bien fantaisiste. Il était toutefois fort curieux et concerné par le cas de Lucrecia, c’est pourquoi il osa demander à ses camarades de lui prêter un de leurs badges pour lui rendre visite. Venant de l’un d’eux, c’était la clé de l’accès à tout niveau et donc très certainement beaucoup demandé. Pourtant, son ancienne élite le lui accorda. Malgré la grande confiance des turks envers leur ex-commander, il lui avait toutefois expressément été demandé de ne faire aucune vague et de tout laisser tel quel. Veld respecterait ces conditions qu’il n’avait pas besoin d’entendre. Il conservait sa loyauté aux turks et ne ferait rien pouvant compromettre les hommes qu’il avait autrefois dirigés.
Vêtu de l’uniforme pour se donner plus de chance d’avoir l’air à sa place, et muni de son passe, Veld entra donc assurément dans la base de Corel. On l’y avait déjà vu et même si cela n’avait pas été le cas, personne n’aurait idée de se mettre en travers du chemin de cet homme noble et d’âge mur. C’est sans encombre qu’il put utiliser l’ascenseur et descendre au sous-sol, où il croisa quelques rares personnes chargées de surveiller Lucrecia. Un simple coup d’œil à son uniforme ainsi qu’à son visage austère était suffisant pour qu’ils comprennent qu’ils n’avaient rien à lui dire, on le laissa même tranquille alors qu’il se dirigeait dans ce qui semblait être la bonne direction. Plus il se rapprochait de la scientifique, plus l’endroit devenait désert. Veld ayant eu écho de sa santé mentale, il éprouva quelque peu de la peine pour cette femme esseulée livrée à sa culpabilité. Il poussa la porte d’une salle qui était apparemment la bonne, puisque Lucrecia y était et lui tournait le dos pour régler une machine dont il ne connaissait pas la fonction. Il n’y avait aucune partie grisonnante dans cette longue chevelure châtain qui demeurait exactement la même qu’autrefois. L’ancien commander en savait beaucoup sur la triste condition de sa vieille amie pour qui il ne pouvait pas faire grand chose, il ignorait cependant que celle-ci n’avait pas pris une ride…
Ne s'apercevant pas de sa présence, elle eut quelques paroles pour elle-même qu'il n’entendit pas. Veld fit quelques pas dans la pièce.
« L’enfermement ne te réussit pas. Tu devrais demander à sortir plus souvent, on te l’accorderait. »
Sa prise de parole prévenante avait aussi le mérite d’attirer l’attention et donc le regard de Lucrecia sur lui, ce qui lui permit de voir à quoi elle ressemblait aujourd’hui… et elle ressemblait à l’exacte même personne qu’autrefois. Pour ce qui était de son physique, le temps n’avait eu aucun impact sur sa personne. Elle avait toutefois les traits tirés de fatigue et son visage, ou la mine qu’il affichait, la rendait différente. Veld se dit alors que les informations sur la charge de travail qu’elle s’était imposée n’étaient plus aussi fantaisiste tout d’un coup…
A l’expression inchangée de l’homme, on pouvait croire que ce qu’il voyait lui semblait normal alors que ça ne l’était pas. Il garda un air sérieux tandis qu’il analysait le visage de jeune femme qu’avait conservé sa vieille amie, puis un sourire naquit doucement sur le coin de ses lèvres. Il était discret, mais pas moins bienveillant.
« Je suis venu t’offrir un peu de compagnie. Cela t’évitera au moins de parler toute seule. »
Le ton grave était contré par une petite lueur malicieuse qu’il avait dans le regard, dans lequel on ne pouvait toutefois pas distinguer la compassion qu’il avait pour la scientifique. Une main dans la poche, l’homme amorça finalement le mouvement vers elle avec décontraction, n’adoptant certainement pas d’attitude empathique qui, non seulement ne lui irait pas, mais en plus de cela, ne conviendrait pas non plus à Lucrecia.
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Lucrecia Crescent
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Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Mer 25 Fév - 0:37:54
Lucrecia Crescent
~Madness could be my reason to stay~
  Une voix du passé raisonna derrière elle. Un nouveau fantôme, se dit-elle dans un premier temps, un fantôme qui n'était encore jamais venu lui rendre visite. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas pensé à ses amis de jeunesse, ceux qui ne connaissaient que la souriante, la pétillante, la douce Lucrecia. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait qu'un nom en bouche … Sephiroth, son fils … Celui de Vincent aussi. Ceux à qui elle avait fait le plus de mal. Oui, cela faisait des années qu'elle n'avait pas pensé à Veld.
Si son premier réflexe fut de s'immobiliser en fermant les yeux pour mieux assimiler sa voix grave, elle ne tarda pas à comprendre que quelque chose clochait. Ce n'était pas la voix dont elle se souvenait … Cette voix était légèrement plus grave et rauque, alourdie par le poids du temps et des épreuves qui en découlent. Alors, elle se retourna doucement, délaissant enfin son travail pour découvrir le Turk juste devant l'entrée. Il était là, devant elle … il avait l'air réel. Mais tous ses fantômes avaient l'air réels sur le moment. La seule chose qui lui permettait de distinguer le vrai du faux, et ce, seulement lorsque c'était vrai, c'est qu'elle vivait tellement intensément ses visions qu'elle ne parvenait pas à prendre de recule sur ce qu'elle voyait ou entendait. C'est comme si une partie de son cerveau était débranché du reste – et elle le visualisait et le ressentait réellement comme ça – comme si elle ne pouvait tout simplement plus raisonner sur ce qu'elle voyait ou entendait. Or, là, elle n'avait pas cette impression de ''fil débranché''. Elle le voyait. Elle le voyait vraiment.
Elle resta pourtant immobile, l'observant avec surprise. Comme si elle était plus choquée de voir une personne réelle plutôt que cette personne ne soit un ami qu'elle n'avait pas vu depuis plus de trente ans. Mais quelque chose vint définitivement la conforter dans l'idée qu'il était réel. Son visage. Il avait changé … tellement changé. Pourtant, elle l'avait tout de suite reconnu. Peut-être que s'il n'avait pas parlé, elle aurait eu plus de mal. Comme si elle avait du mal à discerner ses traits, elle plissa légèrement les yeux, le détaillant avec minutie. N'avait-il pas pris un peu de masse ? Elle se souvenait de lui comme de quelqu'un de bien plus gringalet. Non, c'était Vincent ça … Veld avait toujours été légèrement plus petit et plus costaud, même si elle n'avait jamais eu l'occasion de les comparer en directe, car elle avait perdu contacte avec Veld peu de temps avant de rencontrer Vincent. Étrange hasard quand on sait que les deux hommes étaient si proches.
Autre chose avait changé, bien sûr, mais ce n'était étrangement pas ce qu'elle remarqua en premier. Alors qu'elle l'observait toujours avec une certaine curiosité craintive, un léger sourire habilla les lèvres de son vieil ami. Il s'approcha alors et le regard chocolat de la belle scientifique pu détailler le visage du patriarche des Turks plus en détail. Il lui lança une petite remarque amicale, bien que tristement vrai, qu'elle ne releva pas. Si Lucrecia parlait toute seule, c'est parce qu'elle le voulait bien … la compagnie de ses fantômes était parfois bien plus supportable que les personnes réelles, même lorsque ce fantôme était Hojo et qu'il l'insultait. Elle estimait ne rien mériter de mieux, mais si elle s'y confortait, était-ce vraiment un châtiment ?
Veld approchait doucement alors que Lucrecia, elle, ne bougeait pas. Elle le regardait avec une espèce de fascination mystique. Ses jolies yeux de biche s'ouvrir un peu plus, ne cessant de redécouvrir ce visage qu'elle n'avait pas vu depuis une éternité. Elle ne sembla même pas avoir attendu la remarque du bel homme mûr, car elle s'approcha finalement à son tour sans le lâcher des yeux, sans ciller. Alors qu'il était enfin juste devant elle, elle leva doucement la main vers le visage de son ami, l'effleurant presque, sans le toucher, elle suivit la ligne de la cicatrice qui barrait sa joue.
— Qu'est-ce qui est arrivé à ton visage … ?
Elle disait cela comme s'ils s'étaient quittés il y a une heure et qu'il revenait couvert de boue. Le pire c'était qu'elle ne parlait pas de ses élégantes rides qui ne donnaient que plus de charme et de caractère à sa physionomie austère. Elle ne parlait pas non plus des quelques cernes qu'une longue vie de labeur dans le cour du temps lui avait offert. Non, elle ne parlait que de ses cicatrices … des cicatrices qui ne lui retiraient pas le moindre charme cela dit. Pourtant, Lucrecia voyait bien qu'il avait pris de l'âge mais elle ne réagissait pas à ce que cela impliquait. Depuis son retour, la belle ne supportait plus son reflet. A chaque fois qu'on la laissait seule dans une pièce avec un miroir, soit elle le brisait, soit elle le recouvrait ou alors elle le retournait. Mais elle ne supportait plus son reflet. C'était donc une chose particulièrement incroyable que, sans miroir ni sommeil, cette femme semble toujours aussi élégante. Sa coiffure était impeccable, son éternelle queue de cheval qui retenait sa longue chevelure en hauteur et ses deux longues mèches aux épis fulgurants, de ceux qu'elle avait légué à son fils. Même sa tenue semblait tirer à quatre épingles. Lucrecia avait toujours l'air d'une lady. Une lady un peu folle, mais pas ébouriffée au moins.
Sans jamais l'avoir touché, Lucrecia baissa doucement la main. Voilà des retrouvailles bien insolites, après tout ce temps. Pas plus insolites que celle de Vincent et Veld quelques années plus tôt dans le manoir de Nibelheim … Enfin, à peu près sur le même ton. Ces anciens, ils sont bizarres décidément ! Le regard de la belle était toujours voilé de tristesse et la lueur de ses yeux exprimaient le regret. Elle avait peur de le toucher. Peur de se tromper, peur qu'il soit un fantôme lui aussi. Peur de ne même plus être capable du tout de discerner le vrai du faux. Mais elle avait peur aussi … d'avoir raison. Elle craignait effective qu'il soit réel. Elle avait tellement peur des gens réels … Et puis, en plus, c'était Veld ! Elle était heureuse de le voir pourtant. Heureuse qu'il soit là, heureuse qu'il soit en vie … lui. Mais elle préférait garder le doute. Elle avait peur de sa propre réaction si elle n'avait plus cela … et aussi … il y avait la honte. Cette honte d'être l'origine de tous ces maux, la honte de n'être plus qu'une ombre. Elle aurait tellement aimé qu'il garde pour seule souvenir d'elle, celui de la gentille et douce Lucrecia … Celle qui riait si facilement. Mais lui non plus n'était plus le même. Cela se voyait dans son regard … un regard qu'il n'avait pas de si différent du sien.
Elle le fixait toujours sans ciller, comme si elle tentait de percer son secret. Elle savait qu'il était réel, il ne pouvait qu'être réel … Si son fantôme lui était apparu, elle aurait vu le Veld de ses souvenirs, le jeune, le souriant, l'insouciant … Bien qu'il lui souriait très légèrement là, tout de même. Un peu. Donc oui, elle savait qu'il n'était pas un fantôme, mais elle voulait garder ce doute. Elle ne savait même pas pourquoi elle voulait gardait se doute inquiétant … comme si … C'était rassurant de s'angoisser pour ça ?
Finalement, un léger sourire habilla ses lèvres délicates, un sourire triste qui n'illumina pas son visage comme autrefois.
— Tu n'es pas un fantôme. Fit elle, sans qu'il ne soit vraiment possible de déterminer si c'était une question ou une affirmation.
Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Mer 25 Fév - 13:20:34
LUCRECIA & VELD
A real friend is one who walks in when the rest of the world walks out
Des décennies s’étaient écoulées et même Lucrecia avait subi le poids des années, mais d’une autre façon que lui. Elle leva doucement la main et Veld imagina le toucher fragile de ses doigts qui ne se posèrent pourtant pas sur lui. La jeune femme l’observait avec stupeur et curiosité, soulignant combien elle le trouvait changé, et sans le moindre doute très vieilli !
« - Qu’est-il arrivé à ton visage ? - Je t’ai connu plus délicate… » se moqua t-il gentiment
C’est en terminant sa phrase qu’il comprit ce à quoi Lucrecia faisait réellement mention.
« Tu parlais de ma cicatrice », se reprit-il avec un bref signe de tête affirmatif, un peu amusé de sa propre mauvaise interprétation.
Il oubliait parfois qu’il en avait une, ou il avait à d'autres moments l’impression que celle-ci se trouvait de l’autre côté, c’est pourquoi il n’avait pas compris tout de suite. La douce scientifique n’avait donc pas manqué de tact en s’inquiétant sur le physique plus mûr de son ami. Pourquoi l'aurait-elle fait ? Des deux, c’était plutôt elle qui avait une apparence anormale pour son âge.
« Mission de sauvetage. »
Ce n’était pas tout à fait le but de la mission, mais après avoir accompli celle-ci, Veld avait sauvé Tseng, alors on pouvait parler en ces termes. Lucrecia avait l’air de toute façon plus surprise de sa présence que de l'état de son visage, elle qu’on avait habitué à la solitude. Le turk savait pourquoi, il avait appris le parcours désastreux de cette femme rongée par la culpabilité et les tourments au point d’en avoir perdu la raison. Il avait été surpris qu’une aussi bonne personne ait pu faire d’aussi mauvais choix… mais quand on voyait les mauvaises fréquentations qu’elle avait eu, plus particulièrement Hojo, on pouvait déjà mieux comprendre. C’est parce qu’il connaissait cette personne, Lucrecia, que Veld savait combien il était injuste qu’elle s’accable de tous les maux de la planète. Il n’y avait pas un seul responsable, mais plusieurs et ils formaient un tout qui avait autrefois constitué la Shinra Electric Power company.
Lucrecia avait beau avoir gardé son joli faciès, ils avaient tous les deux vieilli et les années avaient emporté la malice et l’insouciance d’autrefois. Le visage aux traits bourrus de Veld ne le faisait paraître que plus sérieux, et la souffrance de Lucrecia l’avait métamorphosée. Il y avait quelque chose de lourd dans l’atmosphère, c’était le poids du passé, invisible aux yeux de l’autre, mais qui se ressentait et pesait sur eux, surtout sur la pauvre scientifique. Veld avait au moins connu quelques bonheurs après les drames de sa vie. Il avait retrouvé sa Felicia, il avait même réussi à la sauver. Il ne pouvait que souhaiter à sa vieille amie qu’elle retrouve quelques moments de bonheurs, elle aussi. Sa tristesse affectait même le sourire de celle-ci, qui lui parut bien pâle.
« -Tu n’es pas un fantôme. -Les fantômes n’existent pas, Lucrecia. »
La lueur d’amusement se fit plus bienveillante, quasi compassionnelle tandis que le visage de l’homme avait repris son sérieux et qu’il la sondait du regard. C’est en énonçant de telles évidences qu’on faisait prendre conscience aux autres certaines choses. La jeune femme avait des hallucinations, c’était le nom de son mal et elle devait le savoir. C’était peut-être à l’une d’elle qu’elle avait parlé enfin de compte. La laisser seule n’améliorerait pas son état mais qui s’en soucierait ? Elle travaillait d’arrache-pied et ne causait préjudice à personne si ce n’est à elle-même.
« Si tu te ménageais un peu et que tu prenais le temps de dormir, cela t’éviterait peut-être de croire en ces sottises », la réprimanda-il avec tout autant de sérieux, mais sans la moindre sévérité.
Il ne s’adressait pas à elle comme à une femme mentalement instable, plutôt à une amie dont il pointait les défauts, mais pas dans le but de la vexer. C’est en traitant les gens comme des fous qu’on les poussait à s’enfermer dans cette folie. Lucrecia n’avait pas besoin d’un psy, elle avait besoin d’assumer le passé et d'aller de l’avant. Cela ne se ferait pas du jour au lendemain. Veld soutint son regard quelques instant avant de la contourner et poursuivre sa route avec décontraction.
« Laisse donc les cauchemars pour la nuit. »
Il savait combien il était épuisant de vivre avec le jour. Veld s’arrêta devant l'immense console que la belle scientifique avait manipulée, essayant de déterminer à quoi cela pouvait bien servir. Entre toutes ces commandes et ces gros câbles qui sortait de la machine, le turk put au moins déterminer que Lucrecia avait passé un sacré bout de temps dessus.
« Alors » dit-il en se retournant un peu pour la regarder de nouveau « Qu’es-tu en train de mettre au point ? »
Parler science avec elle, même si parfois il n’y comprenait pas grand chose, c'était plus léger. Autrefois, Lucrecia avait été une femme très pétillante et dès qu’elle mentionnait ses recherches, elle s’animait encore plus joyeusement au point qu’on en restait à l’écouter pendant de longues minutes sans les voir passer. Tout ça semblait si loin...
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Lucrecia Crescent
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Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Mer 25 Fév - 16:45:57
Lucrecia Crescent
~Madness could be my reason to stay~
  Le pauvre Veld devait se sentir bien vieux quand il voyait ce qu'étaient devenus Vincent et Lucrecia … ou plutôt, ce qu'ils n'étaient pas devenus, justement. Pourtant, c'était lui le plus normal des trois dans l'histoire, mais quand la normalité se retrouve en minorité, on ne sait plus vraiment déterminer ce qui est censé être ''normal'' ou non. Enfin, il n'y avait rien de plus relatif que ce concept qui variait totalement de la vision d'un individu à l'autre. Le pauvre homme, don les traces de l'âge réussissaient pourtant fort bien, manqua donc de peu d'être courroucé par les paroles de la scientifique bien maladroite. C'est vrai que ça ne devait pas être très plaisant de recevoir pour première remarque, après plus de trente ans, un vieux ''ben t'es vieux !'' de la part d'une vieille amie qui avait un peu trop abusé de substance non identifié et de mako pour rester aussi jeune d'apparence. C'était pourtant une remarque innocente et ce devait être parce qu'il avait bien connu la Lucrecia d'autrefois que Veld le comprit, ne se courrouçant pas le moins du monde.
Il souriait … pas tout à fait comme avant, mais cela le rappelait. Il souriait et c'était bon à voir. Le sourire triste que la belle lui rendait s'élargit légèrement quand il donna une brève raison à la présence de sa cicatrice. Ce casse-cou … c'était tout lui ça. Il fallait avoir une sacré trempe pour être Turk après tout. Lucrecia n'en avait pas connu énormément, mais rien qu'avec Veld et Vincent elle avait de quoi avoir cette fonction en haute estime … Il faut dire qu'à l'époque les Turks ne trempaient pas encore dans tant de sales affaires que ça, ou en tout cas, ce n'était pas aussi connu qu'aujourd'hui. Pour Lucrecia, un Turk était un ami fidèle comme Veld, un bodyguard adorable et sensible comme Vincent … Non, elle n'avait pas retenu cet autre Turk qui l'avait tazé sans scrupule pour la calmer. N'est-ce pas, Reno ?
Aussi nombreux et négatifs soient les sentiments qui accablaient la belle Lucrecia, aucun d'eux ne sembla affecter le regard que Veld pouvait avoir sur elle. Lorsqu'il la regardait, elle avait l'impression d'être toujours la même, la Lucrecia d'autrefois, la souriante, la pétillante … Ce n'était pas un regard qu'elle méritait, mais surtout, ce n'était pas ce qu'elle attendait. Elle avait fais tant d'erreurs, elle était devenue tellement pitoyable qu'elle n'attendait rien de plus que du dégoût, du dédain ou une certaine pitié condescendante dans les yeux d'autrui. Mais rien de tout cela ne paraissant dans le regard de son vieil ami. Il la regardait comme ces fois où elle avait un coup de moue, qu'elle se mettait à douter ou bien lorsqu'elle en faisait trop. Il fut un temps où, effectivement, c'était Veld qui se chargeait de lui donner les coups de pieds au derrière dont elle avait besoin pour avancer ou ouvrir les yeux. Et à cet instant, c'est comme si tout cela n'avait jamais changé … comme cela avait toujours été.
« Les fantômes n'existent pas, Lucrecia. » Répondit-il sans détour, comme si cette évidence avait échappé à la scientifique.
N'en croyant cependant pas un mot, la belle baissa finalement doucement les yeux. Son regard dériva alors légèrement le côté, dans un coin de la pièce où gisait un cadavre qui ne la quittait jamais. Où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse, il était toujours là, ses yeux vides grands ouverts sur elle. Il représentait sa première erreur, celle qui avait permis à toutes les autres de se produire. Bien entendu, il n'était pas vraiment là, mais elle le voyait … et elle pouvait également sentir son odeur putride qui la prenait à la gorge. Non, les fantômes n'étaient pas ce que la croyance populaire dépeignait, mais ils existaient vraiment pour elle.
— Si, ils existent. Murmura-t-elle en fixant le plus ancien de tous ses démons.
C'est alors que l'élégant senior à sexy-barbiche la réprimanda gentiment sur son hygiène de vie. C'est vrai que le manque de sommeil ne devait pas vraiment arranger son cerveau, mais elle n'arrivait pas à dormir plus de quelques heures par nuit de toute façon, et prendre des anxiolytiques ou des somnifères embrouillait son esprit bien trop longtemps. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre un temps précieux avec ça. Mais bon, sa salle manie de s'épuiser à la tâche ne datait pas d'hier, ça avait toujours été. Lorsque Lucrecia se laissait absorber par des travaux ou une étude, elle pouvaient y passer toute la nuit sans fatiguer. Sa passion pour la science avait finalement provoqué bien des drames.
Comme il tentait de la raisonner, elle reporta son attention sur lui, ne tardant pas à baisser de nouveau les yeux. Ce qu'elle pouvait avoir honte. Ce qu'elle devait être pitoyable … Et Veld qui restait si bien bienveillant malgré tout. La belle gardait le visage bas, honteuse d'être devenue ce qu'elle était, honteuse de décevoir son ami. C'était quelque chose d'assumer d'être au plus bas de l'estime d'un inconnu, s'en était une autre de se sentir dégringoler dans celle d'un vieil ami. Mais comme le bougre savait décidément bien s'y prendre, il n'insista pas plus et la contourna pour venir examiner tranquillement la machine qu'elle était en train de manipuler. La belle le suivit aussitôt du regard, se rapprochant bien vite pour venir continuer ce qu'elle était en train de faire. Elle manipulait quelques files en vérifiant les branchements et les réglages des différents dispositifs, retrouvant ce semblant de sourire passionné qu'elle avait toujours lorsqu'elle parlait de ses travaux.
— Cette machine est reliée à une sonde placée au cœur du réacteur de Corel, elle devrait être capable de mesurer les fluctuations du Lifestream. Elle n'est pas encore au point, il faudrait que je retourne là-bas pour finir les derniers réglages, mais à terme, on devrait pouvoir déterminer un bon nombre de choses dont la rivière de la vie est à l'origine ou sur certains phénomènes qui on une incidence directe sur elle. On pourrait prévoir où et quand elle pourrait jaillir, mais aussi repérer en directe des anomalies qui pourrons nous indiquer et localiser le rejet des âmes ou encore l'apparitions de nouvelles Armes. Cela demandera encore un peu de temps le temps pour corréler toutes les données, mais j'ai grand espoir qu'elle sera bientôt fonctionnelle et fiable.
Elle manipulait l'appareil tout en parlant, se perdant dans la passion pour son petit prototype bien prometteur. Ce n'est qu'après, comme à chaque fois, qu'elle se rendit compte qu'elle s'était peut-être un peu emportée. Alors, elle posa à nouveau les yeux sur Veld pour s'assurer qu'elle ne l'avait pas perdu en route. Heureusement, elle ne s'était pas égarée dans des explications trop techniques comme elle pouvait parfois le faire quand elle parlait de biologie. C'est alors qu'une autre petite machine bipa, émettant un petit signal lumineux continu. La machine présentait une vitrine solide en verre derrière laquelle figuraient plusieurs éprouvettes. Son teste sur ces quelques cellules souches était arrivé à terme.
— Tu vois, je n'ai pas le temps de dormir. Dit-elle, non sans un léger sourire.
Alors, elle se dirigea vers la machine qui bipait et pianota quelques touches. Une sorte de petite sonde plongea alors dans leur contenu et elle consulta les résultats sur l'écran. Sa petite mine concentrée ne semblait pas très satisfaite. Elle poussa finalement un petit soupir frustré en pressant un peu plus violemment une touche, en ayant presque déjà oublié la présence de son ami.
— ça ne va pas ! Alors qu'elle pianotait toujours plus frénétiquement, le ton continua de monté. Pourquoi ? Pourquoi ?! Elle sembla se débattre un instant avec la machine avant de plaquer violemment les mains sur la console. Pourquoi est-ce que tu fais ça ?! S'emporta-t-elle de plus belle contre l'engin.
Voilà pourquoi tout le monde évitait de travailler aux côtés de Lucrecia ou même de se trouver dans le coin lorsqu'elle travaillait toute seule. Ses sautes d'humeur étaient aussi fréquentes qu'inopinées, mais aussi plutôt brèves en générale.
Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Mer 25 Fév - 18:45:38
LUCRECIA & VELD
A real friend is one who walks in when the rest of the world walks out
Certaines choses ne changeaient pas, il fallait toujours ce bon vieux Veld pour faire la morale. La belle Lucrecia en avait baissé la tête, honteuse telle une enfant prise en faute, et comme à son habitude, le turk n’avait pas insisté. Celui-ci se souvenait qu'elle était une vraie tête de mule à qui l’on faisait difficilement entendre raison, mais l’homme n’avait pas dit son dernier mot.
Posté devant la console, il suivit sa vieille camarade des yeux tandis qu’elle s’approchait aussi, son regard reflétant les petites étincelles de sa passion pour son métier, des étincelles plus terne qu’autrefois, mais pourtant bien là. Veld l’observa s’animer sur la machine, le coin de sa lèvre relevé de sympathie. Il ne perdit évidemment pas le fil de ses paroles et se surprit même à tout comprendre. Lucrecia devait avoir gardé le vieux réflexe d’utiliser des termes simplifiées avec lui, car elle savait que Veld s’y perdait facilement. Par le passé, en s’interrompant après un long discours passionnés, elle était souvent frappée de désillusion quand elle se rendait compte que son ami avait arrêté de la suivre et qu’il se contentait simplement de l’observer parler, s’éprenant de cette façon qu’elle avait elle-même de s’éprendre sur ses recherches… même s'il ne les comprenait pas. Lucrecia pouvait même se mettre en colère contre lui, mais ce genre de situation avait souvent fini en éclats de rire, enclenché par un Veld à l’humeur plus légère et avenante.
Cette fois, tout était compréhensible pour lui, il trouva d’ailleurs l’idée d’une telle machine excellente. Cela pourrait servir à tout le monde, à lui-même également. Quand la brune s’interrompit en tournant son visage vers lui, comme elle en avait l’habitude, comme si toutes ces années ne les avaient pas séparées, Veld plissa brièvement les yeux, faisant ressortir un très court instant la petite lueur de malice dans son regard. En terme d’œillade, il préférait cela au clin d’œil. Il appréciait la voir ainsi, enthousiaste. C'était une qualité qui avait toujours fait le charme d'une femme au regard du turk. Agir comme si de rien n'était avec elle permettait de la sortir de l'accablement auquel on l'avait habituée, et ça lui faisait du bien à lui aussi. Il n'était pas de ceux qui vivaient dans le passé, mais c'était toujours bon de retrouver une vieille amie.
« C’est brillant… » apprécia t-il à la fin de ce discours miraculeusement clair pour lui.
Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il avait tout compris, avec une telle remarque gratifiante. En général, ce qui trahissait son incompréhension, c’était de qualifier ses propos de… intéressants. Lucrecia avait de quoi être bien fière, elle avait d'ailleurs un peu repris du poil de la bête.
« - Tu vois, je n’ai pas le temps de dormir. - N’essaie pas de te justifier » rabroua t-il, le ton réprobateur.
La jolie scientifique avait besoin de sommeil, il camperait toujours sur cette position. Qu’on soit acharné de travail, il le voulait bien, mais c’était en se négligeant soi-même qu’on finissait par négliger malencontreusement ce qui nous entourait. La machine donna raison à Veld en se rebellant contre Lucrecia. Celle-ci fit une petite crise de colère que le turk imperturbable accueillit avec naturel, voire un amusement savamment dissimulé. Il revint même vers elle avec tranquillité, comme elle s'était un peu éloignée.
« -ça ne va pas ! Pourquoi ? Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que tu fais ça ?! - Tu n’as toujours pas crée de machine capable de te répondre ? Depuis le temps… » commenta t-il, annonçant ce faux reproche avec grand sérieux.
Veld l’observa un petit instant puis, retirant la main de sa poche, il posa ses doigts sur le menton de la scientifique qu’il pinça affectueusement, avant de les ranger à nouveau. Il était extrêmement rare de lui soutirer de petits gestes légers et familiers, mais sa compassion pour son amie retrouvée avait facilité la chose.
« Lève un peu le pied, c’est une faveur que je te demande. On a besoin que tu sois en forme. Aujourd’hui, c’est toi la meilleure scientifique, ce n’est pas en t’épuisant que tu le resteras. »
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Lucrecia Crescent
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Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Mer 25 Fév - 21:45:11
Lucrecia Crescent
~Madness could be my reason to stay~
  Depuis son réveil, Lucrecia n'avait jamais eu l'impression qu'elle l'était vraiment. Aux yeux de ses sauveurs et du reste, elle n'était que l'ex assistante d'Hojo, une vieille folle totalement déphasée qui pouvait cependant leur être utile pour son implication dans le projet Jenova. Alors depuis qu'elle était revenue parmi les vivants, elle n'avait pas eu l'occasion d'avoir une véritable conversation construite avec quelqu'un. Elle ne faisait que divaguer toute seule, penser à voix haute et discuter avec ses fantômes. Elle avait bien eu quelques entrevus avec le fils du président – c'est comme ça qu'elle appelait Rufus Shinra dans sa tête – mais là encore, ces conversations n'avaient rien eu d'humain, bien au contraire. Entre les mains de cet homme de pouvoir, elle n'était qu'un objet, un outil, sa chose. Lucrecia avait oublié ce que cela faisait de parler normalement, d'autre chose que de ses projets ou de ses tourments … Elle n'était jusqu'à ce jour plus qu'une sorte de robot aux capacités réactionnelles limitées et programmées à l'avance. Oui, c'était exactement ça, un robot. Et ce brave petit robot se retrouva soudainement décontenancé en se rendant compte qu'il était en fait … humain.
C'est ainsi qu'elle avait échangé ce long regard avec lui, juste après qu'il ai qualifié ses travaux sur la machine à Lifestream de ''brillants''. Cette simple petite remarque provoqua une étrange alchimie en son cœur qui firent remonter quelques lointains souvenirs. Oui, elle se souvenait bien du regard vide et hagard de son ami qui la fixait comme une truite desséchée, traduisant bien l'étendu de son incompréhension. Mais même lorsqu'il ne comprenait absolument rien à ce qu'elle racontait, il ne l'interrompait jamais et se contentait de la regarder. Puis, lorsqu'elle le remarquait, il tentait de se rattraper maladroitement pour ne pas avouer qu'il n'avait rien compris. Cela, elle le retrouva plus tard avec Vincent … mais là où Vincent se perdait dans son admiration, Veld lui, avait toujours le mot pour la taquiner. Parfois, il lançait même volontairement une remarque totalement hors sujet qui lui valait une petite claque sur l'épaule, mais jamais une grande rancune bien tenace. Ces souvenirs assaillirent l'esprit de la belle aussi subitement que violemment et cela lui fit un drôle d'effet. Un réconfort douloureux. Oui … ça avait quelque chose d'émouvant de voir que Veld était resté le même, ou du moins, une partie de lui. Peut-être alors, que la Lucrecia d'antan n'était pas si loin elle aussi ?
Les jolies yeux chocolats de la belle semblèrent luire d'émotion l'espace d'un instant, à cause de tous ces souvenirs qui n'étaient pas si loin pour elle qui avait longtemps vécu hors du temps. Et grâce à ce souvenir, elle comprit également que cette fois, son fidèle ami avait bien compris de ce dont elle parlait. En même temps, elle n'était pas entrée dans une description technique pour se contenter de résumer ce à quoi elle servait. Mais tout de même, le petit compliment du bellâtre l'émue et ses pommettes en rougirent même très légèrement. Voilà bien longtemps que son visage ne s'était pas un tant soi peu coloré !
Puis, elle rejoignit donc cette autre machine sur laquelle elle s'acharna furieusement. Lucrecia n'était pas du genre colérique autrefois, elle était même plutôt patiente. Enfin non, elle ne tenait pas en place, comme l'avait souvent souligné le Docteur Valentine, mais elle ne s'énervait jamais comme ça. Non ça, c'était venu avec ses fantômes, ou plutôt, du temps où elle tentait encore de sauver Vincent d'une mort certaine. Elle était donc en train de s'exciter toute seule contre la pauvre machine dépourvue de conscience quand, là où n'importe qui se serait vite défilé pour appeler la sécurité qui l'aurait alors gentiment tazé, Veld, lui, trouva moyen de plaisanter. Il n'avait pas peur lui. Il avait un peu raison en même temps, que pourrait-il craindre une vieille folle – pas ébouriffée – sans la moindre expérience militaire et avec la force d'un moucheron de culture ? Quoique, on était en droit de se méfier avec tout ce que son corps avait assimilé. La mako et les cellules de Jenova l'avait bien empêché de mourir, alors cela avait sans doute pu booster sa puissance physique. Ça aurait pu, oui. Mais ce n'était pas vraiment le cas. Ou alors elle se fatiguait bien trop pour pouvoir en profiter.
« Tu n’as toujours pas crée de machine capable de te répondre ? Depuis le temps… »
C'est à cette remarque que belle releva les yeux vers son ami, se souvenant de sa présence. Oui, elle avait réussit à l'oublier l'espace de quelques secondes, le pauvre … - diantre, comment oublier la présence d'un tel homme pourtant ? Elle se perdit soudainement dans le regard sombre mais bienveillant de Veld, ne sachant comment réagir à cette remarque … incroyablement humaine. Elle cilla d'ailleurs plusieurs fois d'un air abasourdi, sans savoir quoi faire ou quoi répondre. Un instant, elle fronça doucement les sourcils, prête à le réprimander pour l'intimer de ne pas se moquer d'elle, mais elle se ravisa quand une envie de rire l'envahie. Mais là encore, elle n'alla pas jusqu'au bout de son sentiment, et son envie de rire sembla comprimer son cœur avec férocité, nouant sa gorge jusqu'à presque l'étouffer. Toutes ses sensations furent soudainement coupées net lorsqu'il pinça légèrement son menton d'un geste bref et affectueux qui, là encore, la prit au dépourvu. Elle le fixa alors d'un air penaud, effleurant maladroitement son propre menton du bout des doigts, comme si elle pouvait encore sentir ce bref contacte sur sa peau. Elle se souvint alors que ça faisait bien ça, de se faire toucher pour de vrai et non pas un fantôme. C'était étrange. Plutôt déconcertant. Ses pommettes se colorèrent très légèrement , donnant un peu plus de vie à ce visage aussi blême que figé.
Comme effrayée par ce bref contact pourtant particulièrement réconfortant, elle recula d'un pas en secouant doucement la tête. Oh, qu'elle aimerait être la même qu'autrefois … mais elle ne pouvait pas. Elle n'y arrivait pas. Elle n'était décidément pas de très bonne compagnie et elle en était désolée. Pourtant, ce n'était pas son souhait que de s’apitoyer, alors elle tenta tout de même de se montrer rassurante.
— Je suis en forme. assura-t-elle, le regard fuyant. Elle releva un instant les yeux vers lui avant de soupirer en baissant à nouveau le menton.
— Je suis désolée … Je … j'aurais préféré que tu ne me vois pas comme ça.
Une petite voix lui assura alors qu'elle ne méritait pas qu'on garde un bon souvenir d'elle. Elle s'en laissa convaincre mais … elle céda à un besoin de réconfort. Elle portait le poids de beaucoup de souffrances sur ses épaules, mais elle avait beau fouiller dans sa mémoire, elle ne saurait se rendre responsable des tourments de Veld. Enfin, elle ignorait tout de sa vie, elle ignorait que lui aussi portait le poids de beaucoup de morts sur les épaules et c'est justement parce qu'elle ignorait tout de ce qu'il était devenu par la suite qu'elle voulu s'assurer qu'aucun de ses choix n'ait pu lui porter préjudice.
— Veld … Dis-moi … Elle releva ses douces prunelles sur lui. Est-ce que … je t'ai déjà fait du mal ? Directement ou indirectement …
Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Jeu 26 Fév - 0:29:12
LUCRECIA & VELD
A real friend is one who walks in when the rest of the world walks out
De nombreuses émotions traversèrent le visage de la scientifique à la petite plaisanterie pince-sans-rire de Veld. Stupéfaction, colère, auto-dérision… elle n’avait rien à voir avec la femme folle-à-lier qu’on lui avait décrite. L’enfermement, et être entouré des mauvaises personnes, après tout, cela pouvait rendre fou n’importe qui d’autre. Il avait bien fait de lui rendre visite, Lucrecia devait se sortir de cette coquille surprotégée et voir d’autres personnes, les bonnes personnes. Toutefois, pour le moment, Veld ne pouvait rien faire de plus si ce n’est lui offrir une compagnie chaleureuse pour la changer de son terrifiant quotidien.
Elle sembla fort gênée du contact amorcé par le turk, au point qu’elle toucha le même endroit comme si elle n’en revenait pas. Ce geste la faisait passer pour une jeunette timide face aux hommes, mais il était en réalité bien plus triste qu’il n’y paraissait, Veld était bien placé pour le savoir. Cela montrait que Lucrecia avait perdu l’habitude du contact humain. La belle réagissait comme si elle découvrait la sociabilité… elle sembla d’ailleurs lire dans les pensées de son ami et en baissa la tête de honte alors qu’elle n’avait rien fait de mal. Elle avait cette attitude qui, face à cet homme d’âge mûr, la faisait ressembler à une enfant fautive plus qu’à une femme se sentant coupable.
« — Je suis désolée … Je … j'aurais préféré que tu ne me vois pas comme ça. - Comme quoi ? »
Il demandait cela de façon très posée et la question n’appelait pas vraiment de réponse, car Veld voulait juste faire comprendre à Lucrecia qu’il ne voyait rien d’anormal, et qu’il n’y avait rien à pardonner. Le comportement de la brune allait même au-delà de ses espérances. Avec le portrait qu’on avait dépeint d’elle, le turk s’était préparé au pire !
« — Veld … Dis-moi … Est-ce que … je t'ai déjà fait du mal ? Directement ou indirectement … - Bien sûr que non » répondit-il, non dérouté par l’étrange question.
Il ponctua son affirmation par un signe négatif de tête. Puis, il fronça un peu les sourcils, son regard sondant son amie comme s’il était soudainement frappé par un souvenir particulier.
« Quoique… »
Un petit silence plana et Veld devrait vraiment s’en vouloir de lui faire un coup pareil, mais il avait l’opportunité de mettre un vieux sujet sur le tapis alors autant en profiter.
« Il y a bien cette fois… » A commencer ainsi, avec son air sérieux mais son regard trahissant une discrète once de malice, on sentait déjà que l’homme s’était lancé dans une petite plaisanterie, avec fond véridique, assurément.
« …où l’on était censés déjeuner ensemble et où tu m’as laissé en plan pour rejoindre ta horde de coéquipiers. Tu m’as fait le coup plusieurs fois d'ailleurs. J’étais sensible, à l’époque. », dit-il éternellement pince-sans-rire.
Veld offensé et rancunier… si ça pouvait marcher autrefois, il n’était aujourd’hui pas du tout crédible dans ce rôle, encore moins avec ses traits affirmés et cette voix plus profonde et mûre. Prendre cette vengeance des décennies plus tard alors que son amie n’était pas au mieux moralement, c’était risqué ! Veld pourrait effectivement craindre pour lui-même, vu la façon dont Lucrecia s’était emportée contre une machine récalcitrante, mais il n’avait pas froid aux yeux. Il était prêt à accepter son châtiment, affichant même son sourire en coin roublard qu’on lui connaissait bien. Veld ne la traitait pas avec des pincettes, il la traitait juste comme il en avait l’habitude. Malgré son empathie pour elle, son attitude avec la scientifique était devenue spontanée car il sentait que derrière cette femme plus fragile que jamais se cachait encore cette précieuse Lucrecia pleine de joie et d’entrain.
Il ne l’embêta pas plus et reprit bien vite son sérieux.
« C’était petit, je le reconnais. Pour me rattraper, j’aimerais t’offrir quelque chose. »
Par réflexe, son regard bifurqua discrètement vers la caméra de surveillance même si cela n’était pas nécessaire : les turks s’assureraient eux-mêmes d’effacer les traces de son passage ici. Veld n’avait pas de soucis à se faire, il glissa la main dans la poche intérieure de sa veste et en sortit un PHS, simple et neuf, qu’il tendit à Lucrecia. Un gentleman ne rendait jamais visite à une lady les mains vides !
« Cela me permettra d’avoir de tes nouvelles. Je crains toutefois que, pour le moment, il ne faille te contenter de mon numéro. »
Laisser d’autres numéros à Lucrecia, de toute façon, cela aurait été franchir les limites de ce qu’il était autorisé à faire ici. Ses camarades ne lui reprocheraient pas d’au moins garder contact avec la scientifique.
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Lucrecia Crescent
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Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Jeu 26 Fév - 13:33:54
Lucrecia Crescent
~Madness could be my reason to stay~
  Aussi loin que remonte ses souvenirs, elle ne se souvenait pas que Veld l'ai un jour autant troublée. Pour elle, il avait toujours été cet ami charmeur au dessus duquel planait une certaine ambiguïté. S'ils avaient été encore un poil plus proches, on pourrait dire qu'ils auraient pu atteindre la ''Friend Zone'' – même si le terme n'existait pas à l'époque. Mais leur relation était restée bien plus légère que ça, sans doute parce qu'aucun d'eux ne le prenait au sérieux. Mais dans sa folle jeunesse, Lucrecia avait aussi sa part de maladresse. Elle ne se rendait pas toujours compte de l'impacte de ce qu'elle pouvait dire ou faire. Ah, ce qu'elle en avait brisé des cœurs ! La femme fatale qui avait bien trop d'intérêt pour ses travaux et bien trop d'admiration pour le Docteur Valentine pour s'intéresser aux autres jeunes hommes … Cela dit, avant de travailler pour Grimoire, elle ne s'intéressait pas vraiment plus à cela, trop absorbée par ses études elle traversait également une phase de curiosité qui la poussa à goûter à gente féminine. Jamais rien de très sérieux, mais il y avait quand même eu ce bain moussant dans la fontaine du centre ville lors de cette fête de la promo … Et oui, on sait s'amuser chez les jeunes scientifiques aussi ! C'est d'ailleurs après cette soirée que Lucrecia se forgea une petite réputation de lesbienne affirmée, et si cela ne suffisait pas à dissuader les prétendants, elle en rajoutait une couche en confirmant les rumeurs, bien qu'elles ne soient pas totalement vrai. Lucrecia ne se catégorisait pas vraiment, en fait. Il y avait femme et Femme, autant qu'il y avait homme et Homme. Elle ne voyait que des présences qui la transcendait plus que d'autres, et cette fille dans la fontaine, avec ses yeux bleus profonds, presque violacé … elle aurait fait tourné la tête de n'importe qui ! Toujours est-il que cette rumeur sur sa sexualité s'était envolé le jour même où s'acheva ses études. Elle rejoignit alors la Shinra avec de toutes nouvelles têtes et pu repartir à zéro sur tous les fronts.
C'était étrange de repenser aux bons moments de son passé sans que ceux-ci ne cache un terrible fond de regret. Veld parvenait à lui rappeler tout cela avec trois fois rien. Elle qui se sentait si honteuse, si monstrueuse … et lui qui semblait ne rien voir. Alors oui, une fois de plus, la remarque naturelle de son ami qui assurait ne pas comprendre de quoi elle parlait la perturba au plus haut point. Elle le regarda alors à nouveau avec un petit air abasourdi … Ne voyait-il pas comme elle pouvait être monstrueuse ? Ne voyait-il pas l'entonnoir qu'elle avait sur la tête ? Ne voyait-il vraiment que son amie d'autrefois, juste un peu plus fatiguée que d'habitude ? Son franc parlé, aussi directe qu'il l'avait toujours été, semblait le laisser croire. Mais elle ne savait plus quoi penser du coup. Est-ce qu'il se moquait d'elle ou … est-ce qu'elle avait toujours été comme ça ? Ah, c'était peut-être ça, en fait … Peut-être qu'elle avait toujours était comme ça et que c'était simplement les mœurs de la jeunesse qui avait évolué et que du coup on la croyait folle alors que non. Oui bon, le cadavre du coin de la pièce était toujours là pour lui rappelait que non, elle n'avait pas toujours été comme ça et que non, elle n'était pas saine d'esprit.
Veld … il a toujours été si gentil. Aujourd'hui il l'était beaucoup trop pour ce qu'elle méritait. C'était devenu un réconfort aussi troublant que difficile à supporté. Puis, à nouveau, la franchise de son ami la soulagea d'un poids qu'elle ne méritait pas de se voir retiré. Elle esquissa même un très léger sourire jusqu'à ce qu'il modère ses propos. Aussitôt, elle prit une mine inquiète, ne le lâchant plus des yeux.
« Il y a bien cette fois… »
Alors, elle lui avait fait du mal ? Son cœur s'était soudainement emballé, s'alourdissant de voir qu'elle ne se sentait pas encore assez coupable pour ce qu'elle avait pu faire dans sa vie. On pourrait même dire que la belle souffrait de ''culpabilité chronique'' tant elle souffrait du moindre méfait qu'elle avait commis, comme si toutes ses principales atrocités ne suffisaient pas. On pourrait croire qu'après avoir brisé le cœur de celui qu'elle aimait ainsi qu'avoir causé la ''mort'' de ce dernier, et d'avoir laissé son enfant pas encore né subir de terribles expériences qui lui coûta la raison bien des années plus tard aurait eu pour effet de la rendre totalement indifférente à la contrariété d'un ami dont elle aurait oublié l'anniversaire … mais il n'en était rien. C'était même le parfait contraire.
Mais pendant le long silence de réflexion de Veld, la belle s'était mise à imaginer tout et n'importe quoi. Peut-être qu'elle avait oublié quelque chose ? Ou alors il avait subit lui aussi les conséquences de ses mauvais choix ? Est-ce qu'elle avait été méchante avec lui ? Aurait-elle oublié que lui aussi elle avait faillit le tuer à cause d'une expérience ? Dans l'esprit de la scientifique, un tas de film farfelu commençait à se multiplier. Du plus improbable au plus bénin.
« …où l’on était censés déjeuner ensemble et où tu m’as laissé en plan pour rejoindre ta horde de coéquipiers. Tu m’as fait le coup plusieurs fois d'ailleurs. J’étais sensible, à l’époque. »
Elle haussa alors légèrement les sourcils, surprise que ce soit aussi simple. Il avait cet air sérieux mêlé à ce sourire en coin qui lui donnait cet air si subtilement ironique. C'était clairement une taquinerie, mais le cœur de Lucrecia se déchira en imaginant le pauvre Veld en train de l'attendre à table sans jamais la voir venir … ce n'était pas le genre de chose que l'on fait à ses amis, surtout à des amis aussi fidèles et précieux que lui. Voilà. Elle s'en voulait. Ses yeux en luisaient même tant cette image pourtant bénigne – comparée au reste – lui brisait le cœur. Pauvre Veld. Pauvre petit, tout petit, tout triste et tout mignon Turk abandonné. Rha, elle était vraiment cruelle ! Pas un pet de considération à l'égard de ses amies ! Mais comment pouvait-il rester là à la regarder avec autant de bienveillance et d'indulgence alors qu'elle lui avait fait ça ? Et plusieurs fois en plus ? Maintenant, elle se dépeignait la scène comme quelque chose de parfaitement infâme et quotidien, alors que ça ne l'était pas tant que ça. Elle était incapable de s'en souvenir – ou plutôt, elle refusait de s'en souvenir comme ça – mais bien souvent elle s'arrangeait pour le prévenir ou envoyer quelqu'un le prévenir. C'était toujours avec une bonne grosse demi heure de retard, et cela ne retirait bien au fait qu'elle le laissait en plan mais c'était pour le travail. Ensuite, il n'était pas rare qu'elle ne fasse pardonner le lendemain avec des cookies ou des petits gâteaux maisons. Pas les siens, sinon le pauvre, ça serait plus de l'acharnement qu'autre chose ! - Elle cuisinait tellement mal. Mais elle prenait ça dans une pâtisserie juste en bas de son appartement, de vrais merveilles. Cela ne devait plus exister depuis longtemps … Enfin, elle faisait croire que c'était elle qui les faisait rien que pour se faire pardonner du coup. Un mensonge bien intentionné. Mais cela, elle ne voulait pas s'en souvenir, préférant se dépeindre en cruelle petite snobe sans une once de considération pour ses amis.
— Je … Je suis désolée, Veld … Dit-elle avec sa petite mine coupable.
Oui, cette fois, la plaisanterie ne fut pas très bien dosée. Il y a des choses avec lesquels on ne plaisante pas avec Lucrecia, car elle en était tout simplement incapable affectivement parlant. Elle avait envie de se donner des claques, tiens ! Les yeux de biches de la belle étaient tout mouillés maintenant. Plus sensible d'une femme enceinte, décidément ! Mais le bougre revint bientôt sur sa taquinerie, avouant explicitement que c'était une mauvaise blague. Trop tard. Elle allait gardé l'image du pauvre petit Veld tout mignon, abandonné, tout seul. Tout comme elle gardait constamment à l'esprit le visage brisé de Vincent à chaque fois qu'elle s'arborait avec Hojo et à chaque fois qu'elle le rabaissait plus bas que terre alors qu'il voulait simplement … l'aider … la sauver. A chaque fois, il avait cette petite bouille de petit canard tout triste, c'était … déchirant. Ça l'était déjà à l'époque et ça l'était toujours aujourd'hui, à chaque fois qu'elle y repensait.
Veld changea donc de sujet pour ne pas l'accabler et se faire pardonner de sa mauvaise blague. Il lui tendit un petit PHS, de ceux qu'elle avait déjà vu entre les mains du fils du président mais aussi des Turks qui l'avaient déjà escorté à diverses occasions. Les téléphones portables … A l'époque, il y avait bien des ''PHS'' mais c'était des espèces de gros boîtiers avec une antenne de vingt centimètres et une friture constante sur la ligne. Lucrecia trouvait cela brillant qu'une équipe de chercheur se soient penché la dessus pour améliorer la chose. Lucrecia accepta donc de prendre le tout petit objet avec délicatesse, un peu intimidée. Elle l'observa en détail avant de reposer son regard troublée sur son ami.
« Cela me permettra d’avoir de tes nouvelles. Je crains toutefois que, pour le moment, il ne faille te contenter de mon numéro. » — Si j'avais eu ça à l'époque … dit-elle après un petit temps de réflexion, cela m'aurait permis de te prévenir plus efficacement lorsque je ne pouvais pas déjeuner avec toi.
Elle osa alors même un léger sourire. Elle s'efforçait de faire preuve d'un peu de dérision, mais elle s'en voulait vraiment.
— Mais la prochaine fois je ne te ferais pas faux bon.
La prochaine fois ? Elle venait de l'inviter à déjeuner ? Oui enfin, pas de si tôt, elle avait encore beaucoup trop de travail. Mais après tout, elle travaillait dans le but de réparer ses erreurs, ou du moins, d'en soulager les conséquences, elle ne voyait pas pourquoi elle n'en ferait pas de même avec Veld.
Puis, se rendant compte de son impolitesse, elle secoua subitement la tête en reportant son regard sur lui d'un air confus. Elle ne l'avait même pas remercié la mal polie !
— Désolée, je ne t'ai même pas remercié. Merci Veld … merci pour tout. Mais … c'est autre chose que des fleurs, là. Elle trouva la force de sourire de plus belle. Que ne ferais-tu pas pour garder contacte avec une fille … Le taquina-t-elle à son tour, gentiment.
Et oui, offrir un téléphone à une fille juste pour avoir son numéro c'était fort quand même ! Vu l'état des PHS de l'époque, la technique du ''06'' n'était pas encore d'actualité, alors Lucrecia ne connaissait pas, mais elle comprenait bien vite le procédé. A cet instant, elle se sentait presque des années en arrière, elle se sentait presque aussi jeune et innocente d'autrefois … Mais ce doux répit ne dura pas bien longtemps, car très vite, un des fantômes de Lucrecia intervint pour ne pas se faire oublier. Il se manifesta dans un premier temps par le son d'une détonation qui la fit sursauter. Bien entendu, elle seule entendit ce son et pourtant il lui vrilla les tympans. Elle avait plaqué sa main contre son cœur par réflexe en reculant d'un pas alors que son fantôme lui montrait une balle traversant la tête de Veld. Elle braqua alors son regard juste à côté du Turk pour découvrir le plus cruel de ses fantômes … Hojo était toujours là pour lui rappeler qu'elle ne méritait pas le moindre répit. Pour lui rappeler qu'elle n'était qu'un monstre en cage et qu'elle devait s'en contenter.
Il parlait à nouveau dans sa tête mais elle détourna la tête en fermant douloureusement les yeux. Elle se crispa pour tenter de le faire taire mais rien n'y fit. Elle ne voulait pas se montrer ainsi devant Veld, elle ne voulait pas céder à ce vieux démon qui faisait à présent un raffut du diable. Voilà qu'elle ne s'entendait plus penser – ou justement, elle n'entendait que cela. Comme elle ne voulait pas qu'il voit son trouble soudain, elle lui tourna le dos et feignit de s'occuper d'un autre projet sur un plan de travail non loin de là. Elle déposa le PHS dans un coin et fit un effort de concentration pour parler à peu près normalement. Pas facile quand on hurle dans votre crâne.
Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Jeu 26 Fév - 19:35:14
LUCRECIA & VELD
A real friend is one who walks in when the rest of the world walks out
Il s’était attendu à ce qu’elle soit un peu embêtée par sa fausse rancune, mais pas au point qu’elle en soit complètement bouleversée. Il n’y avait aucune raison d’être le moins du monde désolé pour ces broutilles, le turk n’était évidemment pas sérieux, et il ne lui avait pas dit qu’elle l’avait rendu orphelin non plus… ! A l’époque, Veld n’était jamais laissé seul bien longtemps, il y avait toujours des camarades pour venir s’incruster à sa table, et l’homme avenant qu’il était ne les auraient pas envoyé paitre, encore moins si son amie avait du retard. Les retardataires avaient toujours tort. Lucrecia se défilait peut-être même parfois au moment où elle se rendait compte qu’une bande d’inconnus avaient pris sa place, Veld n’en avait jamais eu la certitude ! Heureusement qu’il répara la boutade, elle en aurait presque pleuré… toutefois, le turk savait pertinemment que le blâme ne revenait pas complètement à ses paroles toutes bénignes. Son amie éprouvait une tristesse et une culpabilité assez lourdes pour que le moindre prétexte suffise à vouloir les laisser s’exprimer. L’objet fut bien accueilli par la belle et, si on ignorait que cela venait de Veld, elle ne devrait pas avoir trop de problèmes à être vu avec.
« - Si j'avais eu ça à l'époque … cela m'aurait permis de te prévenir plus efficacement lorsque je ne pouvais pas déjeuner avec toi. Mais la prochaine fois je ne te ferais pas faux bon. - Je l’espère. »
Derrière cette sévérité, Il était content qu’elle veuille d’une prochaine rencontre. Parler avec lui l’avait mise dans tous ces états, mais un déjeuner, c’était une autre étape vers la vie normale à franchir pour elle. Il avait l’impression d’avoir remporté une petite victoire en la voyant sourire. Veld l’avait toujours dit, un sourire resterait toujours la meilleure parure d’une femme, et cela allait si bien à Lucrecia.
« -Désolée, je ne t'ai même pas remercié. Merci Veld … merci pour tout. Mais … c'est autre chose que des fleurs, là. - Je t’en prie, ça me fait plaisir. Garder contact nous évitera au moins d’attendre une autre quarantaine d’années pour se revoir. - Que ne ferais-tu pas pour garder contact avec une fille … - Pas n’importe laquelle, tu sais bien » renchérit-il
Il était bien loin, l’homme fringant et charmeur qu’il était autrefois. Aujourd’hui ses propos abritaient surtout une vraie bienveillance. Lucrecia n’était effectivement pas n’importe qui pour lui, elle était une amie. Il sembla qu’un tel compliment eut encore plus d’impact que ses faux reproches… elle en sursauta et prit crainte ! Le regard alerte, Veld tenta de comprendre sa réaction ainsi que son recul soudain et il ne mit pas beaucoup de temps. Rencontrer un vieil ami chaleureux après toutes ses années de culpabilité et de souffrances, c’était comme revoir la lumière du soleil après des années à contempler l’obscurité. On en était ébloui et le premier réflexe était de détourner le regard.
Au moins le turk avait apporté un peu de chaleur et de bienveillance à cette pauvre femme mise à l’écart. Il sentait toutefois, dans l’inconfort et la peine soudaine de celle-ci, que sa présence commençait à devenir un poids et que le moment était probablement venu pour lui de partir, malgré une certaine inquiétude qu’il éprouvait à l’égard de son amie. Celle-ci tremblait presque et peut-être étaient-ce ses hallucinations qui venaient lui jouer des tours. Elle ne voulait pas lâcher prise devant lui par courage et il devait tirer sa révérence pour lui laisser retourner à cette obscurité… Lucrecia se réhabituerait à la lumière progressivement. Crispée, elle lui dit à voix haute ce à quoi il avait déjà songé :
« - Désolée, Veld mais … j'ai du travail … - D’accord, je vais donc te laisser » assura t-il de sa voix calme et respectueuse.
Insister pour rester la mettrait encore plus dans l’inconfort, il fallait se mettre à sa place. Veld non plus n’aurait pas apprécié que l’on veuille se tenir à ses côtés dans des moments où il préférerait être seul, même si c’était pour qu’on le laisse morfondre.
Son visage ne portait aucune trace de sa compassion ou de son inquiétude pour elle, il conservait simplement un certain sérieux mêlé de cette bienveillance amical. Il agissait comme si tout ce qui se déroulait sous ses yeux étaient normal. Lucrecia se montrait forte, il lui avait décroché plusieurs sourires, et elle avait même plaisanté un peu avec lui ! Veld était déjà bien plus tranquille désormais. Il ne s’était pas attendu à autant de miracles aujourd’hui. Redécouvrir son affection pour Lucrecia lui avait fait du bien, et lui avait donné envie d’apporter son soutien. Même si l’attention de celle-ci était ailleurs, il fit tout de même ses au revoir de façon très posée.
« Appelle-moi, à l’occasion. Si je ne réponds pas et que tu as besoin de parler, alors laisse un message, tu peux être certaine que je l’écouterai », poursuivit-il en faisant quelques pas en arrière vers la sortie. « J’ai été content de te revoir… à bientôt, Lucrecia. »
Un dernier regard, puis il se retourna pour la laisser faire face à ses vieux démons. Un jour, ils les affronteraient peut-être ensemble... mais l’heure n’était pas encore venue.
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Lucrecia Crescent
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Sujet: Re: Madness could be my reason to stay { PV Veld } Sam 28 Fév - 10:34:15
Lucrecia Crescent
~Madness could be my reason to stay~
  C'était bien étrange de voir qu'elle semblait encore moins supporter d'être regardée et traitée comme une personne normal plutôt que comme une folle ébouriffée. Sans qu'elle ne trouve vraiment ça ''insupportable'' c'était surtout déconcertant en plus de ne pas être mérité. Veld était trop gentil avec elle, elle ne le méritait pas. C'était pour les mêmes raisons qu'elle avait repoussé Vincent en le revoyant quelques années plus tôt … ça et … parce qu'elle avait peur. Peur ? Elle ne savait pas vraiment de quoi. Elle n'était pas lucide, elle avait peur de s'égarer, peur de céder aux pulsions que lui dictait son cœur de jeune fille plutôt que de se repentir de ses erreurs de jeune mère. Elle avait peur qu'il lui pardonne, peur qu'il la soulage, qu'il la rende heureuse … Aujourd'hui, c'était un peu ce qui l'animait avec Veld.. Cette crainte maladive d'être soulagée, d'oublier ses fautes et sa rédemption. Mais pendant qu'elle papotait tranquillement en repensant aux bons moments de son passé, son fils lui, était toujours perdu dans la nature et il continuait de souffrir entre les griffes de ce monstre …
C'est ainsi qu'elle entendit à peine les au revoir de son ami. Pour ça et à cause de ce fantôme qui vociférait dans sa tête comme une sorte de diablotin malicieux. Elle ne bougea donc pas d'un pouce, parfaitement statique, elle ne dit pas un mot. Les poings fermes, les muscles crispés, elle ferma les yeux et serra les dents pour se contenir. C'est alors qu'elle entendit la lourde porte du laboratoire se refermer en un son lourd et métallique bien sinistre. Se retrouvant à présent dans un silence macabre elle se fit violence pour se contenir encore un peu jusqu'à ce que sa main ne s'empare soudainement d'un bécher en verre pour le fracasser contre le mur à sa droite.
— La ferme ! La ferme !! Tais-toi, laisse-moi !!! S'écria-t-elle furieusement contre son fantôme.
Mais il ne se taisait pas. Alors, elle plaqua ses mains contre ses oreilles en secouant la tête de gauche à droite, l'intimant toujours de se taire. Ses jambes finirent pas céder sous son poids et elle tomba à genou, gardant les yeux clos pour tenter de le faire disparaître. Heureusement, Veld ne la vit pas dans cet état. Elle resta un instant comme ça, attendant que son fantôme s’apaise et ne se taise enfin. Puis, elle releva doucement les yeux, tout était calme. Elle n'avait à nouveau plus que ce cadavre au coin de la pièce pour seule compagnie. Elle put alors reprendre son calme et prit appuie sur la table à côté d'elle pour se relever. La fatigue se faisait sentir … mais tant qu'elle tenait debout, elle continuerait de travailler.
Elle n'avait pas pu l'exprimer … mais elle aussi avait été heureuse de le revoir. C'est justement pour cela qu'elle devait travailler plus dure encore … pour se repentir.